6 techniques psychologiques pour faire face à un entretien d’embauche

Publié le : 24 août 202010 mins de lecture

Pour faire face à un entretien d’embauche, la préparation et la compétence personnelle sont certainement essentielles. Mais au-delà de cet aspect essentiel, d’autres aspects plus « silencieux » mais tout aussi importants doivent être pris en compte. Vous ne devez pas oublier, en effet, qu’un entretien d’embauche est avant tout une brève relation interpersonnelle entre des personnes inconnues.

Par conséquent, les règles régissant l’interaction et la perception sociale s’appliquent. En plus de l’analyse du CV, des compétences et de l’expérience du candidat, l’enquêteur sera inévitablement et inconsciemment influencé par des facteurs moins spécifiques. Ces facteurs sont liés à la manière de poser, de se mettre en relation, de parler, de sourire, etc.

L’entretien d’embauche

A cet égard, il convient de souligner que, selon les études réalisées, il semble qu’en moyenne les enquêteurs prennent une décision sur le candidat après seulement quatre minutes, des trente minutes consacrées à l’entretien. Cela signifie que vous avez peu de temps pour donner une bonne impression à votre évaluateur.

L’importance du comportement et du langage verbal et non-verbal pendant l’entretien a été démontrée par une méta-analyse (c’est-à-dire un résumé des différentes recherches effectuées) publiée dans le Journal of Applied Psychology en 2009. Pour cette raison, la psychologie (en particulier la psychologie sociale) peut vous aider à faire face à un entretien d’embauche de la meilleure façon possible, également d’un point de vue relationnel.

En effet, il existe des comportements et des façons de faire qui semblent plus « attirants » que d’autres aux yeux de ceux qui sont devant vous. Il va sans dire que ce sont ces aspects qui, dans les quatre premières minutes, peuvent jouer un rôle fondamental.

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Il reflète les comportements de l’interlocuteur

C’est une technique de communication non verbale désormais connue. La technique, appelée « mirroring », repose sur le fait que, si vous observez la communication entre deux amis proches, vous remarquez qu’ils auront inconsciemment tendance à utiliser les mêmes modalités méta-linguistiques. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu’ils auront tendance à synchroniser leur rythme linguistique, leur ton de voix, leur posture, leurs gestes, leurs expressions faciales. En effet, comme il existe une grande empathie entre eux, ils vont spontanément « imiter » le langage corporel de l’autre. C’est un processus inconscient, qui communique implicitement un sentiment, une relation et une proximité interpersonnelle.

Faire face à un entretien d’embauche, en reflétant le comportement de l’interviewer peut donc vous aider à lui insuffler un sentiment d’être à l’écoute. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Si, par exemple, l’examinateur a tendance à faire peu de geste, le candidat doit essayer de faire de même. Si, en revanche, l’examinateur utilise souvent sa main droite, pour souligner ses propos, le candidat pourra également utiliser ce mode gestuel. De plus, si l’évaluateur parle doucement et épelle bien les mots, le candidat doit faire de même également. De cette façon, votre communication communiquera implicitement de l’empathie et des sentiments à l’intervieweur.

Mais attention : trop imiter le comportement de l’intervieweur peut être contre-productif. En fait, une recherche publiée dans Psychological Science, a constaté que l’imitation de manière excessive et surtout sans tenir compte du contexte peut vous faire paraître non qualifiés. En fait, vous ne pouvez pas refléter le langage non verbal de l’interviewer, comme s’il était un de vos amis, mais il vous faut appliquer la bonne mesure. Ce n’est que de cette manière que vous tirerez profit de cette technique.

Essayez de cacher l’anxiété et l’insécurité

Il est naturel de ressentir de l’anxiété et de l’insécurité lors d’un entretien d’embauche. Il s’agit d’une situation d’évaluation, dans laquelle un étranger est là pour porter un jugement sur vous et vous avez le sentiment de n’avoir que peu de contrôle sur la situation. Il est évident que chacun puisse ressentir plus ou moins, une anxiété pendant l’entretien, en fonction de ses caractéristiques personnelles, comme la sensibilité au jugement.

Si le fait d’essayer de cacher ses émotions n’est généralement pas un moyen utile pour votre bien-être psychologique, des contextes tels qu’un entretien d’embauche peuvent être une exception. Vous êtes bien conscients que le fait de faire face à un entretien d’embauche en étant trop anxieux ou maladroit, peut influencer négativement le résultat de l’entretien.

En effet, des recherches ont montré que les candidats qui avaient tendance à cacher leurs émotions négatives, étaient jugés plus compétents que ceux qui ne prenaient pas la peine de cacher leur anxiété et leur insécurité. Les candidats qui ont tendance à donner l’impression d’être anxieux réussissent généralement moins bien à l’entretien et seront moins bien notés par l’enquêteur. L’étude a également identifié les règles internes les plus courantes, que les candidats doivent connaitre pour mieux gérer l’impression de l’enquêteur, tel que ; « n’ayez pas l’air peu sûr de vous », « n’ayez pas l’air de vous ennuyer ou d’être anxieux, après des questions auxquelles vous ne vous attendiez pas », « ayez l’air détendu, même si vous êtes tendu », « essayez d’avoir l’air compétent ».

Souriez mais seulement sincèrement

À la lumière des conseils précédents, certains peuvent penser qu’essayer de sourire est un excellent moyen de cacher vos émotions négatives. En fait, il a été démontré que le sourire, et en général, tout le langage corporel qui dénote des émotions positives, tend à générer une impression positive chez l’auditeur. Il semble toutefois que cela ne s’applique qu’au sourire authentique.

Sourire de manière factice ne semble pas être une bonne stratégie. Cela a été révélé par une étude publiée dans le Journal of nonverbal behavior, qui a montré que les candidats qui avaient tendance à faire face à un entretien d’embauche avec un sourire involontaire, étaient jugés plus négativement par l’évaluateur. De la même manière, une autre étude a montré que les candidats qui souriaient naturellement et spontanément étaient jugés plus positivement sur leur performance, pendant l’entretien. Essayer de masquer ses émotions négatives par de faux sourires n’est donc pas une stratégie efficace.

Dialogue interne avec soi-même

Une stratégie qui s’est avérée utile, et belle et bien, le dialogue interne positif. C’est ce qu’a révélé une étude réalisée en 2006, dans laquelle un groupe de personnes a appris à utiliser un dialogue interne positif avant de se présenter à un entretien d’embauche. Ce groupe de sujets a eu un sentiment d’auto-efficacité, plus élevé pendant l’entretien et a été évalué par les enquêteurs d’une manière plus positive, qu’un autre groupe n’ayant pas reçu cette formation. Voici quelques exemples de dialogue interne positif : « Je suis capable d’entrer dans la salle en toute sécurité », « Je suis capable de serrer des mains en toute sécurité », « après avoir été invité à m’asseoir, il me suffit de prendre un siège »

 Faites comme si vous étiez à l’aise

Même si vous n’êtes pas à l’aise, faites comme si vous étiez à l’aise. Faire face à un entretien d’embauche en ayant l’air à l’aise augmente la probabilité d’être évalué positivement. La psychologue sociale Amy Cuddy, dans une conférence intitulée « Votre langage corporel façonne votre identité », souligne que votre présence, pendant l’entretien est parfois encore plus importante que le contenu réel de vos réponses. Lorsque vous vous comportez avec confiance, authenticité et enthousiasme, l’interviewer est plus susceptible d’être disposé à accepter votre candidature.

L’imagination mentale

Afin de se mettre dans un état d’aisance et de confiance, l’utilisation d’images mentales est utile. C’est ce qui ressort d’une étude publiée dans le Journal of managerial psychology. Les personnes qui ont visualisé des images mentales, dans lesquelles elles étaient à l’aise, en sécurité et détendues, et qui ont imaginé un résultat positif de l’entretien d’embauche, ont montré de meilleures performances et moins de stress pendant l’entretien.

L’utilisation d’images mentales est largement utilisée par les athlètes pour améliorer leurs performances, il s’avère donc que c’est une technique qui peut également vous aider à faire face à un entretien d’embauche.

Vérifiez l’accent

Dans la mesure du possible, il est utile d’essayer de réduire le poids de l’accent dans votre façon de parler. Une étude publiée dans le British Journal of Psychology a étudié le rôle de la prononciation lors d’un entretien d’embauche et a constaté qu’elle contribue à l’impression que vous faites sur l’examinateur.

Les sujets ayant une plus grande inflexion régionale, dans leur langue ont été jugés moins compétents que ceux qui parlaient de manière plus standard. L’étude a été menée sur des sujets allemands, mais les résultats peuvent probablement être étendus à la chaque population également. Il ne s’agira évidemment pas de faire un cours de diction, mais d’essayer de réduire au maximum votre accent si vous en avez.

Contact visuel : la bonne mesure

Une étude a révélé l’importance du bon contact visuel, pendant l’entretien, surtout pour les femmes. Cependant, il est souvent recommandé de maintenir un contact visuel dans la mesure du possible. Un contact visuel trop faible indique implicitement, que vous n’êtes pas intéressés par le lieu de travail. Au contraire, maintenir un contact visuel trop important est source d’intimidation et peut conduire à des mécanismes de défense et de raidissement de l’interlocuteur.

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