Syndrome de Calimero et victimisation : identification et traitement

Publié le : 24 août 20207 mins de lecture

Est-ce qu’ils vous tombent tous dessus ? Vous souffrez alors du syndrome de Calimero. C’est une forme particulière de victimisation qui vous prédispose à croire que tout vous est défavorable et qu’en fin de compte tout vous arrive. C’est une attitude psychique qui apporte une forte anxiété et vous fait vous sentir victimes des autres et du destin.

Quel est ce syndrome?

Calimero est ce petit canard noir, le seul dans sa famille, qui a été le héro d’un dessin animé pour enfants. Il est caractérisé par la coquille blanche qu’il porte sur sa tête et sa constante plainte d’être toujours injustement traité par les autres. C’est ce dernier caractère qui a inspiré le docteur Saverio Tomasella à intituler son livre sur les personnes qui n’arrêtent pas de se plaindre et de se sentir victimes de tout le monde « Le syndrome de Calimero ».

Il arrive bien sûr à tout le monde de se sentir parfois persécuté par le malheur et de se sentir fragile et impuissant face aux événements malheureux de la vie. De croire que le négatif a été féroce contre vous et de se sentir abattu, insatisfait et incapable de saisir le côté positif des événements et des situations.

Cette expérience et ce sentiment sont toutefois éphémères et vous amènent à affronter les événements stressants avec un courage renouvelé.

Lorsque cet état est persistant et devient partie intégrante de la personnalité d’une personne, on peut parler de victimisation pathologique. Cette condition de toujours se sentir victime d’abus et d’injustice, influence fortement les relations affectives et le style de vie.

Selon une enquête récente, il semble s’agir d’un trouble de plus en plus répandu qui touche environ 70% de la population. Il affecte les personnes ayant une faible estime de soi, qui sont peu sûres d’elles et prédisposées à une pensée pessimiste.

Comment le reconnaître et le traiter?

Il est normal de se plaindre de la circulation, du travail, de la vie, de la condition économique ou de son partenaire.

Etre toujours insatisfaits et continuer à se plaindre sans rien faire de concret pour améliorer les choses; au contraire, se laisser aller à un apitoiement stérile qui n’apporte aucun bénéfice.

C’est un état qui peut durer quelques instants ou de très longues périodes, s’intégrant dans notre personnalité et conditionnant nos actions quotidiennes et notre vie, se transformant en un véritable trouble psychique appelé syndrome de Calimero.

Il naît d’un mécanisme de pensée et acquiert une valeur clinique, plus ou moins pathologique.

En substance, le syndrome de Calimero est l’ensemble des comportements qui découlent de la croyance erronée que nous sommes malchanceux et déterminent un mécanisme mental qui crée des limites et nous empêche d’intervenir concrètement sur les problèmes, sans apporter aucun bénéfice.

Quels sont les signaux de cette perturbation ?

Il y a une faible estime de soi qui se manifeste par des sentiments d’inadéquation, de fragilité et de peur face à de nouvelles situations. Les phrases comme : « Pourquoi est-ce que tout cela m’arrive ? »

1) Victimisme:

L’homme est souvent frappé de plein fouet par les événements de la vie. Qui ne s’est pas senti victime ? Il est certain que chacun a été au moins une fois la cible de situations négatives et a ressenti un profond sentiment d’injustice. Ce sentiment commence dès l’enfance et dure toute la vie.

C’est pourquoi il vous arrive de vous considérez impuissants, nécessiteux mais aussi victimes de malentendus et de tergiversations de la part des autres. Persécutés par le malheur et cibles de l’injustice.

Dans le syndrome de Calimero, la victimisation va jusqu’à l’exaspération, les plaintes continues deviennent disproportionnées et influencent négativement la personnalité, ce qui entraîne frustration et insatisfaction.

L’attitude de victime devient alors un mécanisme de pensée constante face à la vie et détermine une vie faite d’échecs continus poussant la personne à se plaindre, sans rien faire pour changer.

2) Pessimisme

Une image très négative de soi-même est typique du syndrome de Calimero. La croyance prévaut que, comme d’habitude, il y aura des obstacles et que rien ne s’arrêtera. La motivation est perdue et des troubles de l’humeur et des états dépressifs peuvent survenir.

La créativité affecte également les relations, qui continuent à échouer. C’est pourquoi on peut continuer à se plaindre de ses mésaventures et de sa malchance.

Ce mécanisme est souvent appliqué pour attirer l’attention sur soi et avoir la bonne volonté des autres.

Quelles en sont les causes ?

– Modalités apprises de figures de référence importantes dans la vie:

Les enfants qui grandissent au milieu de parents ou d’adultes qui sont persuadés que le monde est à leur trousse, qui se plaignent constamment des gens qui leur ont supposément fait du mal vont naturellement croire que ceci est le seul moyen d’attirer l’attention et d’avoir du pouvoir sur les autres.

– Traumatismes ou violences physiques et psychologiques subis dans l’enfance:

C’est souvent le cas des violences sexuelles. L’impuissance combinée à la honte causée par l’abus sexuel va transformer l’enfant en un adulte qui a peu d’estime de soi et qui voit le monde comme un endroit où il aurait échoué et dans lequel il se sent perdu.

– Abandon et négligence subis dans la famille d’origine:

L’enfant, parce qu’il n’a pas reçu l’attention nécessaire, va chercher à l’obtenir d’une autre manière, et ce’st généralement en jouant la victime. Il arrive que dans certaines familles, souvent nombreuses, le seul moyen de recevoir un peu d’attention est lorsqu’on est malade, dans un état de faiblesse ou lorsque quelque chose de mal arrive.

Comment intervenir ?

Pour sortir de la victimisation, il faut prendre conscience de la situation et prendre conscience des dommages que la personne se cause à elle-même.

L’étape la plus importante est alors de commencer à renforcer son estime de soi. C’est l’étape fondamentale, afin de ne pas laisser les mécanismes de l’esprit vous piéger à nouveau. Prenez conscience de vous-même, travaillez dur pour augmenter votre confiance en vous.

En fait, qu’est-ce qui a été bon pour vous en tant que victime jusqu’à présent ? Certainement, cela ne vous a pas rendu heureux et n’a pas résolu vos problèmes d’enfance.

Il est important d’évoluer et de grandir à l’intérieur, de vivre une nouvelle condition d’adulte et de responsable. Renforcez votre sécurité et votre estime de soi en prenant conscience de vos responsabilités, sans toujours les attribuer aux circonstances et au destin.

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