Le perfectionnisme est défini comme le désir d’atteindre des normes de performance de plus en plus élevées et a tendance à une autocritique excessive. Le perfectionnisme est-il toujours pathologique ? Est-ce que cela va toujours de pair avec l’anxiété ? Est-il un obstacle ou une ressource pour le bien-être de l’esprit ? Quel est le lien avec l’estime de soi ?
Et ce ne sont là que quelques questions auxquelles il faut répondre pour mieux comprendre comment ce trait de personnalité peut représenter une limite à la réalisation de notre bien-être ou être une ressource qui nous aide à atteindre des niveaux de performance élevés.
Tout d’abord, nous devons dire que le perfectionnisme est un mécanisme de pensée, déterminé par une condition interne de tension. Lorsqu’il s’accompagne d’une désapprobation continue de soi, il entraîne une baisse de l’estime de soi. Le perfectionnisme est fréquent dans de nombreux troubles psychologiques et peut même représenter l’état prémorbide de la maladie. C’est-à-dire avant l’apparition du trouble lui-même.
En plus de prédisposer à la maladie, le perfectionnisme est également un mécanisme mental insidieux de maintien de la maladie, qui entrave le changement. Par exemple, le perfectionnisme, en tant que caractéristique dominante de la personnalité, dans le trouble d’anxiété sociale, est à l’origine de la rumination mentale. Il s’agit de la crainte de s’exposer à la critique des autres lors d’actions ou de tâches de toutes sortes. Il représente la répétition d’un ensemble de pensées sur le fait de se sentir négatif et qui empêche l’action et donc la recherche d’une solution.
Dans le perfectionnisme on peut détecter 6 caractéristiques propres qui permettent de distinguer le Perfectionnisme sain du Perfectionnisme pathologique.
Perfectionnisme pathologique :
Perfectionnisme sain :
Distinguez s’il s’agit d’un problème de perfectionnisme dicté par l’anxiété, parce que vous voulez maintenir des normes de comportement trop élevées. Dans quels domaines de la vie quotidienne cela se produit-il ? Cela pourrait être : les résultats scolaires ou professionnels, les performances sportives, l’apparence sociale d’une certaine manière, les tâches ménagères ou autres.
Posez-vous cette question : quelle est mon opinion de moi-même dans les relations, le travail et la vie sociale ? Focalisez votre conditionnement individuel et social en vous, tant dans le présent que dans le passé. Comment peuvent-ils avoir influencé le développement et le maintien du perfectionnisme ?
Faites une analyse coût-bénéfice… Essayez d’identifier vos croyances dysfonctionnelles, vos pensées automatiques et le degré de croyance que vous avez en elles. Ces éléments peuvent être à la base de vos tendances perfectionnistes. Regardez également vos émotions associées et leur intensité qui vous amène à utiliser un certain type de distorsion cognitive. Et puis… Dans quelles situations vous sentez-vous compulsif face aux tâches ? Au point de vous diminuer à la moindre erreur ? Une précision excessive peut facilement devenir une limite, vous faisant courir le risque de transformer une tâche en obsession. Vous pouvez aller jusqu’à perdre confiance en vous et en vos capacités. De même que le jugement critique exagéré de soi-même qui vous porte à croire que vous n’en avez jamais fait assez.
Lorsque nous nous punissons pour nos erreurs, au lieu d’en tirer des leçons, nous finissons par amplifier notre état d’anxiété. De cette façon, nous déprimons notre estime de soi, en nous sentant toujours peu sûrs de nous et accompagnés du spectre de l’échec qui nous immobilise.